Tableau synoptique de Dispatching Régional
Les débuts de l’exploitation dans les dispatchings se sont faits à l’aide de trois outils : le téléphone, le cahier de manœuvres et le schéma de quart.
- Le téléphone permettait tous les remontées d’informations depuis le terrain et toutes les commandes vers celui-ci via les agents du terrain.
- Le cahier de manœuvres permettait de conserver la trace des échanges téléphoniques entre les agents des dispatchings et ceux du terrain. La formalisation écrite des messages et des ordres imposait une plus grande attention de la part des interlocuteurs et apportait ainsi une meilleure garantie de qualité pour les manœuvres à effectuer.
- Le schéma de quart permettait de disposer d’un état détaillé du réseau électrique. Les consignations, défauts, travaux particuliers, etc. y étaient reportés sur communication à l’initiative des agents de postes ou lors des dialogues entre dispatchers et agents de postes notamment avant et après chaque manœuvre.
Le besoin d’une représentation animée de l’ossature principale des réseaux s’est fait ressentir, en plus des outils précédents, pour disposer d’une vue d’ensemble notamment :
- lorsqu’il y a plusieurs dispatchers dans une région, pour avoir la vision au delà de sa zone d’exploitation,
- pour permettre la réflexion sur les stratégies d’exploitation à plusieurs,
- En cas d’incidents étendus
Accessoirement, le tableau synoptique servait pour suivre la progression des orages (en visualisant les fugitifs) ce qui permettait de préparer les schéma d’exploitation optimaux en fonction de la direction prise par les orages.
Les premiers synoptiques sont des synoptiques statiques éventuellement mis à jour manuellement à l’aide de macarons ou de papiers accrochés sur le tableau.
La seconde génération de tableau synoptique des dispatchings régionaux apparaitra avec l’arrivée des téléconduites à relais (exemple Système IV) : Un certain nombre de positions de signalisations y seront affichées automatiquement. Les télémesures quant à elles seront encore transmises par des équipements analogiques et affichées sur des enregistreurs ou des afficheurs.
Avec l’arrivée du projet Informations Codées, les synoptiques vont s’enrichir de représentation de mesures, ils étaient vus comme devant devenir l’outil de conduite principal, mais les calculateurs connectés au réseau de téléconduite pour initialement des besoins de statistiques et de calculs, viendront progressivement prendre le leadership.
Néanmoins les tableaux synoptiques vont garder un rôle essentiel dans la vision globale du réseau, le partage entre dispatchers, et leur hiérarchie et la résolution des incidents de grande ampleur ou l’établissement des files de renvoi de tension sur les auxiliaires des centrales nucléaires.
L’informatisation croissante des systèmes de conduite amènera, par la présence de modes communs de plus en plus nombreux (matériels, logiciels, piratage…) une vulnérabilité potentiellement plus grande. Les synoptiques, ayant des supports matériels et logiciels différents, constitueront alors un moyen de secours alternatif tant au niveau visualisation qu’au niveau alarme.
Puis leur technologie évoluera passant de carroyages de plus en plus fins à des techniques basées sur la vidéo. De nouvelles fonctionnalités seront implantées pour apporter plus de souplesse dans l’exploitation du réseau sans pour autant abandonner celles qui auront été la raison de leur création.