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Autocom 6503 de type électronique, Matra, 1990

Les autocommutateurs Matra de la série 6500 sont des autocommutateurs électroniques de type temporel contrairement aux autocommutateurs des générations précédentes qui étaient spatiaux.

 

Les autocommutateurs Matra 650X ont notamment été retenus pour constituer l’infrastructure du réseau Traboule.

 

Spatiaux, Temporels : Cela n’a rien à voir avec l’espace-temps cher à Einstein. Voyons plutôt ce que cela signifie en illustrant les concepts.

 

Les autocommutateurs spatiaux établissaient une voie de communication physique entre l’appelant et l’appelé. Cette voie était maintenue pendant toute la communication et était libérée au « raccroché ». Ces autocommutateurs pouvaient être électromécaniques (comme ceux exposé ci-contre : R6, CP 25 ou CGCT 3 x 12), ou électronique.

 

Caricaturons un peu le concept. Imaginons les phrases comme des trains. Lors de la connexion un premier convoi démarre. Le conducteur dispose de l’adresse de l’appelé, à chaque aiguillage, il détermine sa route positionne l’aiguillage et le condamne dans sa position, puis il reprend la route vers l’aiguillage suivant. Tous les convois qui suivent (les autres phrases) n’ont plus qu’à suivre le chemin tout tracé. Lors du raccroché le convoi initial repars en sens inverse et enlève les condamnations de tous les aiguillages.

 

On peut faire deux constats :

  • la voie de transmission n’est disponible pour aucune autre communication puisque qu’il n’y a qu’un chemin possible.
  • La voie est monopolisée indépendamment du trafic et il est donc logique d’être facturé au temps (et à la distance).

 

Pour les autocommutateurs temporels, le principe est différent la voie est codée en numérique et découpée en paquets qui sont transportés sur les infrastructures numérique du téléphone (MIC).

 

Les autocommutateurs temporels sont tous numériques.

 

Le concept peut être illustré de façon tout aussi caricaturale par Chronopost. Chaque paquet de voix est posté à un bureau. Celui-ci regroupe les paquets de tous les émetteurs, les met dans des sacs qui partent dans une même direction. Au centre de tri suivant, les sacs arrivants de partout sont ouverts et un nouveau tri est effectué pour un nouveau transport vers le centre suivant. Au bout de la chaîne la camionnette livre à domicile les paquets au bon destinataire. Le + du commutateur temporel est qu’il remet les paquets dans l’ordre pour que la phrase soit compréhensible, chose que je n’ai jamais vu chez Chronopost !!

 

Les infrastructures sont mutualisées entre tous les utilisateurs et le volume de données transmises devient un des critères prépondérant du dimensionnement des infrastructures.

 

Un peu de technique : les MIC

 

En savoir +

MIC : Modulation par Impulsion et Codage

 

Pour ne pas perdre d’information, la voix est échantillonnée au double de la fréquence maximale rencontrée dans les voix (Théorème de Shannon). Ce qui a été retenu en pratique est un échantillonnage 8000 fois par seconde (8000 Hz). Il a également été retenu une quantification du volume sur 8 bits (soit 256 niveaux). Il est donc nécessaire de transmettre 8 bits tous les 125 microsecondes soit un débit de 64 Kbits/s. Il est à noter que les derniers processus de compression permettent de ramener le débit moyen à 8 Kbits/s sans perte sensible de qualité.

 

En téléphonie temporelle, on regroupe dans une trame MIC 30 messages de voix (8 bits) venant de 30 correspondants différents, un message de synchronisation (8 bits) et un message de signalisation (8bits). Cette trame devant être envoyée en 125 nanosecondes, la vitesse de transmission requise est de 2048 Kbits/s (d’où la dénomination MIC 2G)

 

Au sein de cette trame, les messages de voix de chaque correspondant du groupe de 30 sont mis en séquence, ce qui fait que message représentant 125 microsecondes sera transmis dans la MIC en 3,9 microsecondes.

 

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