1985 IFA 2000
L’intérêt économique d’une interconnexion de forte puissance entre la France et l’Angleterre était fondé à l’époque des études sur le secours mutuel entre les deux pays, permettant ainsi de différer de gros investissements de production dans chaque pays et également sur le fait que les pointes de consommation du soir étaient décalées temporellement entre les deux pays.
La solution d’une liaison à courant alternatif fut écartée compte tenu de la longueur des câbles à exploiter même en passant au plus court.
Une première liaison entre France et Angleterre (poste d’Echinghem et de Lydd) avait été mise en service en 1961. D’une puissance de 160 MW et basée sur une technologie à base de redresseurs à vapeur de mercure, elle a été arrêtée en 1984. Malgré une disponibilité faible liée à la fois à la vulnérabilité des câbles posés au fond de la manche et victimes des ancres et des chaluts métalliques ainsi que de la fragilité des transformateurs de puissance. Cette liaison fournira un précieux retour d’expérience pour IFA 2000.
Malgré les difficultés liées aux défis technologiques et aux relations parfois délicates entre la France et l’Angleterre, toutes deux soucieuses d’un certain protectionnisme national, la réalisation de cette liaison sera un succès technique et économique. La mise en service progressive s’est étalée entre 1985 (500 MW) et 1986 (1000 puis 2000 MW)
La disponibilité de la liaison a été de 98%, et les premières années ont vu un fonctionnement quasiment uniquement dans le sens France vers Angleterre dans l’intérêt économique des deux pays.
La liaison à courant continu est longue de 73 km dont 46 sous la Manche. Elle comporte quatre paires de câbles exploités à +/- 270 kV.
Au-delà des câbles eux-mêmes, la liaison comporte deux stations terminales de grande ampleur (à Sellindge (GB) et aux Mandarins (Fr). Elles abritent chacune outre la connexion au réseau 400 KV, les dispositifs de conversion à base de thyristors (chacun des pays ayant effectué des choix propres) et les filtres nécessaires au blocage des harmoniques liés à la conversion. Il y a lieu de noter que la capacité nécessaire de part et d’autre de la manche est de plus de 1000 MVAR (1300 côté français).
Le schéma de la liaison IFA 2000 :
