Minitel 1
GENERALITES
Minitel est l’acronyme de Médium Interactif par Numérisation d’Informations TELéphoniques
Conçu au départ par l’administration des PTT pour fournir un accès rapide à l’annuaire en remplacement du célèbre Bottin (Un annuaire papier fourni par les PTT aux abonnés), le Minitel, application typiquement française, a connu un succès et une utilisation qui ont largement dépassé les espérances initiales.
Commercialisé à partir de 1980, il apportait un ensemble de services sécurisés, une interface homme machine limitée mais simple. Cette simplicité combinée à un ensemble homogène côté performances (affichage, accès réseau) a séduit les premiers utilisateurs en offrant un outil accessible au plus grand nombre sans trop d’efforts d’adaptation à une technologie complétement nouvelle.
Il a été le premier service au monde à donner accès à des services variés, bien avant ceux d’Internet.
On peut citer les exemples suivants :
- Annuaire électronique (3611) : C’est le service fondateur du Minitel.
- Services bancaires : Ce service permettait de consulter ses comptes, d’effectuer des virements et de payer des factures en ligne.
- Réservation de billets SNCF : Ce service permettait de consulter les horaires de trains et de réserver des billets directement.
- Informations en direct : Ce service offrait la consultation de résultats sportifs, de la météo et des cours de la bourse en temps réel. Il n’a pas été étendu à une consultation de journaux en ligne du fait de la pression exercée par les groupes de presse écrite.
- Jeux et loisirs Les jeux proposés étaient très basiques et basés uniquement sur du texte.
- Messagerie (3615) : Le 3615 et ses mots-clés dirigent les utilisateurs vers divers services, dont les messageries roses et notamment la célébrissime 3615 ULLA.
![]() |
![]() |
L’annuaire |
La SNCF |
UNE REVOLUTION SOCIETALE
Le Minitel a profondément marqué la société française. Il a été le premier contact avec un réseau numérique.
Côté particulier, Il a initié des générations d’utilisateurs à des fonctionnalités nouvelles : la messagerie, les achats en ligne et plus généralement aux services électroniques.
Côté entreprise, il a créé de nouvelles opportunités pour les entreprises, surtout dans les médias et les services. De plus, les services payants ouvrent une nouvelle voie de profits pour des entreprises innovantes.
La croissance du nombre de serveurs accessibles a été la suivante : 145 en 1984, 2074 en 1985, 5000 en 1987, 25000 en 1995.
la croissance du trafic sur le réseau a été telle qu’elle a surpris les PTT et s’est traduite par une saturation du réseau Transpac au cours de l’été 1985.
En 2000, il y avait encore 25 millions d’utilisateurs du Minitel
LA MORT DU MINITEL
La montée en puissance d’internet, porteur de fonctionnalités bien plus performantes, avec des écrans en couleurs, des affichages graphiques, des vidéos signera l’arrêt de mort du Minitel et de ses 24 lignes de 40 caractères monochromes.
Malgré une résistance due à l’attachement de bon nombre d’utilisateurs pour un appareil qui leur a apporté une vision sur un monde nouveau, le minitel rendra définitivement les armes fin juin 2012.
UN PEU DE TECHNIQUE
Le Minitel se connectait grâce à une prise téléphonique et utilisait un modem pour accéder aux serveurs des prestataires de service via Télétel, le service français de Vidéotex.
Télétel utilisait le réseau Transpac. Ce dernier s’appuyait sur le standard X25 et sur l’utilisation de circuits virtuels, c’est-à-dire que l’ensemble de paquets entre émetteur et récepteur suivait le même chemin physique sur le réseau.
Télétel était un service de télématique qui offrait plus de possibilités que le télex usuel. Il permettait de réaliser, localement ou à distance, les diverses fonctions des machines à écrire et des machines de traitement de texte. Il était également sécurisé.
Le terminal du Minitel était doté d’un clavier rétractable ou repliable selon l’époque. l’écran était un tube cathodique monochrome de 9 pouces. Le processeur de la famille des Intel 8052. Il disposait de 8,25 kO de mémoire vive…